Transports & logistique, secteur majeur de l'économie française

En mars 2022, le secteur Transports & logistique compte près de 397 000 entreprises actives, soit respectivement 3,6% de la population d’entreprises métropolitaine pour 5,1% des effectifs et 4,3% du chiffre d’affaires cumulé.

Ce secteur reste particulièrement dynamique avec d’importantes augmentations des différentes populations entrepreneuriales. En effet, sur l’ensemble du secteur, le nombre d’entreprises y a plus que doublé en 5 ans. Ainsi sur la décennie 2012-2021, le secteur Transports & logistique enregistre 2,3 entreprises créées pour 1 disparition. Toutes les activités sont bien orientées, mais cet exceptionnel dynamisme est essentiellement porté par le Transport avec l’arrivée massive de micro-entrepreneurs.

Cependant, les diﬃcultés conjoncturelles rencontrées ces deux dernières années ont mis à mal la santé financière de nombreuses entreprises du secteur, et ce, malgré le large soutien apporté par l’Etat. Sur les 12 derniers mois à fin mars 2022, le nombre de défaillances augmente très significativement de 17% et menace près de 6 200 postes salariés.

Le transport terrestre, actif mais fragilisé

En France métropolitaine, le transport terrestre représente 96,3% des entreprises, 71,3% des effectifs et 52,2% du chiffre d’affaires cumulé du secteur Transports & logistique.

Dans la seule activité du transport routier, la création d’entreprise est exponentielle depuis 2012, avec un record de près 106 500 nouvelles entités en 2021, contre moins de 10 000 en 2012. Cet essor est lié à l’explosion des ventes internet (e-commerce et restauration) qui a démultiplié la livraison de colis en magasins relais ou de repas à domicile. Un effet encore renforcé par la récente crise du Covid-19 avec le télétravail. Cette nouvelle population d’entreprises demeure néanmoins volatile à court terme. En effet, celle-ci est essentiellement composée de micro-entreprises, et de jeunes, étudiants en particulier, à la recherche de revenus.

"Annoncé le 16 mars dernier, le plan de résilience accorde au Transport Routier de Marchandises, 15 centimes de remise du carburant à la pompe (sur 4 mois), tout en espérant que les pétroliers fassent également un effort (accord de principe de TOTAL). Il est établi que la profession pourra également bénéficier d’un remboursement mensuel de la TICPE (auparavant trimestriel) ; mesures jugées insuffisantes par les professionnels du secteur… "

— Max Jammot, Responsable du Pôle Économique chez Ellisphere

Les transports aérien, spatial et par eaux dans la tempête

A l’opposé, le transport aérien & spatial et le transport par eaux génèrent peu de créations d’entreprise, moins de 300 entités par an depuis 2012.

Le transport aérien & spatial représente seulement 0,6% des entreprises, 7,4% des effectifs et du chiffre d’affaires cumulé des Transports & logistique dans leur ensemble.

En 2020, la crise du Covid-19 cloue au sol le transport aérien. Selon l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), le nombre de passagers transportés à travers le monde chute de 65,8% par rapport à 2019. En 2021, la demande reste toujours inférieure à 75,5% par rapport à 2019. Le transport aérien souffre par ailleurs d’une forte concurrence à l’international, d’opérateurs low-cost en particulier, ainsi que de surcapacités.

Le transport par eaux ne représente que 0,9% des entités pour 2,2% des postes salariés et 11,6% du chiffre d’affaires du secteur. Le maritime est concentré, dominé par un champion national et international : CMA-CGM.

Les coûts du transport maritime se sont envolés, avec la réduction du nombre de bateaux en circulation et la pénurie de conteneurs bloqués dans différents ports du monde par la crise Covid-19. Cette situation fragilise importations et exportations de certains produits en provenance d’Asie en particulier, et impacte les marges des compagnies maritimes.

"Transports & logistique est un secteur régulièrement habitué aux soubresauts conjoncturels. Néanmoins, n’oublions pas l’essentiel, la digitalisation, la collaboration et la capacité d’adaptation de ce secteur sont à montrer en exemple. D’ailleurs, « seules » 23 800 entreprises du secteur ont bénéficié d’un Prêt Garanti par l’Etat (PGE), un faible pourcentage (3,41% de la population) bien en deçà des autres activités de notre économie."

— Alain Luminel, Responsable du Pôle analyse financière chez Ellisphere

Au 31 décembre 2021, sur 12 mois glissants, le nombre de créations d’entreprise était de 107 700, soit une évolution de +24,4% et le nombre de disparitions de 43 812 avec une évolution de +115,1% par rapport à l’année précédente.