Le secteur énergie compte 120 615 établissements (sièges sociaux et établissements secondaires). Au 28 février 2022, sur 12 mois glissants, le nombre de défaillances s’élevait à 55 (+17% par rapport à la même date l’an dernier), menaçant 164 emplois.
La France largement dépendante de l’extérieur
Selon le Ministère de la transition écologique, le secteur de l’Energie représente 2% de la valeur ajoutée en France mais pèse pour 25 Md€ dans le déficit commercial de la France. La dépense contrainte d’énergie est de l’ordre de 9% dans le budget des ménages ; une part qui augmente sensiblement dans le difficile contexte géostratégique actuel.
Depuis le premier choc pétrolier de 1973, la montée en puissance du nucléaire a divisé par deux les importations de pétrole. Cette mise en place du programme nucléaire a permis à la France d’être exportatrice d’électricité depuis une quarantaine d’années. Toutefois, cette indépendance énergétique du pays ne s’améliore plus depuis un quart de siècle.
Actuellement, la production nationale primaire représente un peu plus de la moitié de l’approvisionnement en énergie du territoire. Depuis la fin définitive de leur exploitation sur le territoire, la France importe la quasi- totalité des énergies fossiles qu’elle consomme (charbon, gaz et pétrole). Elle en a progressivement diversifié la provenance géographique. Les événements géopolitiques actuels poussent la France à un nouveau round afin d’assurer son approvisionnement à court et moyen termes.
Un tissu entrepreneurial toujours concentré, porté par le solaire et initiative privée
En France, le secteur de l’Energie reste concentré entre grands opérateurs historiques de production et de distribution d’énergie : électricité (EDF et ENEDIS), gaz (ENGIE) et pétrole (TOTAL, ESSO). Sur ce secteur, 67% de l’activité sont réalisés par les entreprises de plus de 250 salariés.
Le nombre d’entreprises actives, même s’il progresse de 13,7% entre janvier 2021 et 2022, demeure limité avec près de 56 500 entités, exploitant un peu plus de 120 600 établissements (agences commerciales, sites techniques d’exploitation ou de vente au détail). Ce sont les activités liées à l’électricité et en particulier, celles de production, qui sont les plus dynamiques, portées par les réseaux connectés offrant aux particuliers, entreprises ou logements collectifs, la possibilité de revendre de l’énergie renouvelable (solaire, éolien, géothermique, hydraulique…) aux distributeurs historiques ou aux opérateurs implantés depuis la libéralisation du marché.
Entre 2012 et 2021, il s’est ainsi créé près de 38 500 nouvelles entités dans le secteur de l’Energie dont 83,6% pour l’électricité (80% d’entre elles étant pour la seule activité de production d’électricité). Il s’agit d’un niveau important soutenu par les réseaux connectés de revente dont profitent désormais les particuliers avec 57,3% des entreprises créées sous la forme d’entreprises individuelles. A l’opposé, le secteur du pétrole et des hydrocarbures décline en nombre d’entreprises sur la décennie étudiée ; c’est pour l’heure le réseau de détail qui paie le plus lourd tribut avec près de 1 330 fonds de détaillants en carburants disparus.
La difficile émergence des énergies renouvelables
Si l’électricité et le gaz naturel, moins émetteurs de gaz à effet de serre, se sont progressivement substitués au charbon et au pétrole dans de nombreux secteurs d’activité, le pétrole demeure prépondérant dans les transports.
Représentant 75% de la production énergétique, le nucléaire était en baisse de 8,7% en 2020 par rapport à 2019, affecté par de nombreuses indisponibilités de centrales en maintenance. Cette situation a été aggravée par la pandémie de Covid-19 qui a entraîné de nombreux retards dans les process : la production nucléaire est ainsi retombée de façon inédite à un niveau bas depuis la fin des années 1990. Après un léger redressement de la production en 2021, l’exercice 2022 n’améliorera pas la tendance avec de nouveaux arrêts programmés.
Les énergies renouvelables occupent une part croissante dans le mix énergétique national, soit 19,1% de la consommation finale brute d’énergie en France en 2020, en deçà des objectifs de 23%. La croissance de la production primaire d’énergies renouvelables est principalement due à l’essor des biocarburants, des pompes à chaleur et de la filière éolienne. En 2021, la France a produit environ 24% de son énergie grâce au renouvelable avec par ordre décroissant : l’hydraulique (12%), l’éolien (7%), le solaire (3%) et les bioénergies (2%) ; une part qui croît régulièrement avec 33% d’objectif national à l’horizon 2030.