Quel constat en 2023 ?
En mai 2023, l’Imprimerie comptabilise en France 27 076 établissements actifs (en progression de + 3,7% par rapport à mai 2022), regroupant près de 45 000 salariés avec des majors tels que Maury Imprimeur Sas ou encore Oberthur Fiduciaire Sas. La branche « autre imprimerie (labeur) » regroupe à elle seule plus de la moitié des effectifs ; cette branche couvre l’impression de magazines, périodiques, l’impression de livres et de brochures, partitions musicales, d’affiches, prospectus, l’impression sur textiles ou autres matières, l’impression d’étiquettes.
Concernant la répartition géographique, le plus grand nombre d’entreprises et d’effectifs est comptabilisé en région Île-de-France (5 964 entreprises pour plus de 9 000 salariés), suivie par la région Auvergne-Rhône-Alpes (3 473 entreprises pour plus de 5 000 salariés). Concernant le dynamisme entrepreneurial entre mai 2022 et mai 2023, c’est la branche « fabrication d’articles de papeterie » qui présente la plus forte progression du nombre d’entreprises avec + 24,4% ; par zone géographique, ce sont les Hauts-de-France qui l’emportent avec une progression de + 11,6% du nombre d’entreprises.
Sur l’année 2022, le secteur de l’Imprimerie a enregistré 170 ouvertures de redressement judiciaire et liquidation judiciaire directe (55,4% de ces procédures visent des sociétés commerciales) menaçant près de 1 000 emplois. Les zones géographiques concernées sont, sans surprise, celles qui enregistrent le plus grand nombre d’entreprises, à savoir les régions Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Sur les quatre premiers mois de l’année 2023, 71 défaillances sont enregistrées. Si cette tendance persistait, le nombre de défaillances à la fin de l’année pourrait atteindre environ 210 procédures…
2022, une année de transition
Le secteur de l’Imprimerie a, comme bien d’autres, été touché par la crise sanitaire de la Covid-19, entraînant une augmentation significative du prix du papier et d’autres matières premières. Entre septembre 2021 et mars 2022, le prix du papier a ainsi augmenté de + 45% en moyenne. D’autres facteurs ont fortement impacté le secteur tels que le conflit russo-ukrainien (la Russie est l’un des grands exportateurs de pâte à papier), la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières (entraînant une réduction des exportations de pâte à papier et de papier), ainsi que la fermeture de plusieurs usines de fabrication. En outre, une grève dans les papeteries nordiques n’a rien arrangé… Le secteur de l’Imprimerie a également été touché par une forte baisse des produits imprimés commerciaux (publicités, tracts…) suite à l’arrêt de certaines activités commerciales. Point positif, la dernière crise sanitaire, accompagnée de plusieurs périodes de confinement, a redonné goût à la lecture. Les livres et périodiques ont permis au secteur de maintenir un niveau d’activité durant cette période difficile.
Une réorientation indispensable
Concernant les entreprises actives, une réorientation de l’activité s’est avérée nécessaire pour certains acteurs économiques qui se sont tournés vers la production, non plus de papier, mais de cartons d’emballage ; cette activité s’avérant plus rentable du fait de la demande croissante post crise sanitaire, de l’augmentation du e-commerce et de la diminution de l’utilisation du plastique. Les entreprises n’ayant pas engagé cette réorientation cherchent des alternatives telles que rechercher de nouveaux fournisseurs ou encore modifier le grammage du papier. Cette nouvelle stratégie a contraint les professionnels à investir dans des machines conformes à ces orientations, permettant également de réduire la consommation d’énergie. Repositionnement nécessaire également du fait d’une évolution de la stratégie de communication de certaines entreprises. Pour exemple, au sein de la grande distribution, Leclerc et Cora ont décidé de mettre fin à l’impression de prospectus et de catalogues sur papier.
Quel avenir pour l’imprimerie ?
Malgré le fort développement du numérique dans notre quotidien, le secteur du livre représente toujours un poids économique certain, à savoir plus de 4 milliards d’euros en 2022 (selon les données de Gfk Market Intelligence). Pour sa part, la papeterie demeure en bonne santé, malgré une fragilité conjoncturelle. En effet, face à la perte de pouvoir d’achat, les dépenses liées aux loisirs demeurent, pour une majorité de familles, un poste sous tension qui a malheureusement vocation parfois à se réduire. Les professionnels, quant à eux, doivent constamment innover face aux différentes contraintes économiques, écologiques ainsi que vis-à-vis des nouvelles attentes de leurs clients, qui ont pour principal objectif de réduire leurs dépenses ; inflation oblige. Bien qu’un fort recul d’activité ne soit pas prévu sur 2023 (stabilisation des prix, des volumes et des délais d’approvisionnement), le secteur de l’Imprimerie risque néanmoins d’enregistrer un nouveau ralentissement avec la numérisation des documents administratifs, notamment des factures à compter de janvier 2023. La branche « presse-papier » qui malheureusement doit répercuter l’augmentation des coûts du papier sur les prix de vente de ses journaux et magazines (hausse difficilement acceptable par les consommateurs sur des articles récurrents tels que les abonnements), risque d’être de plus en plus confrontée aux versions numériques, déjà bien implantées.
Codes d’activité (NAF) étudiés :
Bois Papier Carton & Imprimerie | Imprimerie | 1723Z | Fabrication d’articles de papeterie |
Bois Papier Carton & Imprimerie | Imprimerie | 1811Z | Imprimerie de journaux |
Bois Papier Carton & Imprimerie | Imprimerie | 1812Z | Autre imprimerie (labeur) |
Bois Papier Carton & Imprimerie | Imprimerie | 1813Z | Activités de pré-presse |
Bois Papier Carton & Imprimerie | Imprimerie | 1814Z | Reliure et activités connexes |
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