Une dynamique entrepreneuriale qui se maintient dans le Grand Est
Grand Est, région en mouvement, affiche un indice de dynamisme entrepreneurial (IDE*) de 1,6, supérieur à l’indice national (1,5) ; il existe néanmoins de fortes disparités entre les départements composant la région.
Les départements alsaciens du Bas-Rhin et du Haut-Rhin qui disposent d’une économie très diversifiée tournée vers l’international, revendiquent un IDE très favorable, respectivement de 1,7 et 1,6, alors que le département de la Meuse, à vocation plus agricole, dispose d’un indice de dynamisme entrepreneurial de 1,4, inférieur à l’indice national. De son côté, le département de la Meurthe et Moselle enregistre un IDE à 1,2 suite à une variation très forte des disparitions d’entreprise (+35% d’entités disparues à fin 2022 sur 12 mois glissants) et se singularise ainsi des autres départements du Grand Est.
Dans la région Grand Est, la part de liquidations judiciaires directes dans la totalité des disparitions d’entreprise est de 6,8%, soit un point de plus que la part au plan national.
C’est le département du Haut-Rhin qui tire le résultat de la région, avec une part des liquidations judiciaires à 7%. En France, plus de 90% des ouvertures de redressement judiciaire se terminent par une liquidation judiciaire. On constate une forte sinistralité des entreprises dans les activités industrielles, ce qui impacte significativement l’emploi.
La micro-entreprise au cœur de la machine à créer des entreprises
Dans le Grand Est, comme au national, le dynamisme entrepreneurial est essentiellement porté par le succès de la micro-entreprise qui représente ainsi 61% des créations d’entreprise. Ce statut est largement plébiscité, car il dispose de régimes micro-social et micro-fiscal très avantageux ; il prend ainsi le pas sur l’entreprise individuelle. A titre d’exemple, dans le département du Haut-Rhin, 69% des créations d’entreprise sont le fait d’autoentrepreneurs fin 2022 contre 41% en 2019 ; 16% sont le fait de sociétés contre 31% en 2019, et enfin 15% sont le fait d’entreprises individuelles contre 28% en 2019. Ces chiffres traduisent l’adaptation, notamment des moins de 30 ans, à un environnement économique et un marché de l’emploi de plus en plus changeants ; le recours à la microentreprise répondant ainsi souvent, de façon agile, à des problématiques d’emploi ou de complément de revenu.
Endettement financier et défaillance des entreprises
L’endettement financier des entreprises françaises tend à augmenter depuis 2020 ; de fait, une incertitude liée au remboursement du service annuel de la dette s’est instaurée après la fin des mesures du « quoi qu’il en coûte » déployées par l’Etat français. Il existe un lien de causalité très fort entre la montée de l’endettement financier et les défaillances, avec la menace permanente du non remboursement de la dette… Comme d’autres engagements financiers, les Prêts Garantis par l’Etat pouvant être concernés. Dans les directions financières des entreprises travaillant en BtoB, ce lien de causalité doit conduire à mettre en place un indicateur spécifique d’endettement (rating) afin d’analyser au mieux les portefeuilles client et fournisseur.
Cet indicateur doit pouvoir mesurer la capacité de remboursement (ratio dette nette/capitaux propres), le taux d’endettement financier net (gearing) et l’adéquation entre le service annuel lié à la dette financière et le cash généré par l’exploitation. Dans la grande majorité des cas, les entreprises qui ont fait l’objet d’une procédure collective affichent un rating d’endettement très défavorable. La fragilité de la structure financière doit être décelée en amont de la défaillance avant que le risque d’illiquidité se dégrade. Il n’est pas anormal de constater sur les comptes 2022 des ratios de liquidité supérieurs à 1. Si le rating d’endettement est défavorable, il est prévisible que ces ratios de liquidité ne resteront pas à leur niveau précédent sur 2023/2024 car ils se dégraderont très vite.
*IDE – Indice de Dynamisme Entrepreneurial qui est le rapport entre le nombre de créations d’entreprise et le nombre de disparitions d’entreprise, toutes natures confondues.
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