Les Hauts-de-France sont à la 6ème place en nombre d’entreprises, soit 6,4% de la totalité des entreprises métropolitaines et à la 3ème place en nombre d’emplois salariés (7,6% du total des salariés français).
Le département du Nord avec la ville de Lille, locomotive régionale
Cumulant 45,4% des entreprises et 56,5% des salariés régionaux, le département du Nord reste le principal moteur de l’économie régionale. Il est suivi de loin par le Pas-de-Calais, avec respectivement 21,6% des entreprises pour 18,8% des effectifs salariés des Hauts-de-France.
A elle seule, la métropole lilloise abrite un quart des entreprises et des salariés de la région, très loin devant les métropoles d’Amiens et de Béthune. Lille figure d’ailleurs parmi les 10 premières villes françaises en nombre d’entreprises et de salariés. La représentativité sectorielle est à l’image de celle de la France entière, avec un trio de tête composé du Bâtiment & Travaux Publics (BTP), des Services collectifs et des Services aux entreprises qui représentent à eux trois 56% des entreprises pour près de 54% des effectifs salariés de la région. La Distribution occupe une honorable 4ème place, contre une 7ème place pour l’ensemble métropolitain, avec 7,3% des entreprises régionales et 8,3% des effectifs salariés. Le poids de la famille Mulliez n’y est pas pour rien, six entités de la Distribution lui appartenant sont classées parmi les 10 premiers employeurs régionaux.
Un important dynamisme
Malgré la perte d’habitants, la région Hauts-de-France reste une terre d’entrepreneurs. Entre janvier 2021 et 2022, la population d’entreprises actives y a progressé de +7,2% (devant l’Ile-de-France), une progression largement supérieure à celle de la France entière qui enregistre +6,3%. Les secteurs les plus dynamiques sont ceux des Transports & logistique (+39,4% d’entreprises) et de l’Energie (+16,4%) sur un an.
Cependant, ce dynamisme reste souvent lié à des effets d’aubaine ou conjoncturels. Pour les nouveaux entrants du secteur des Transports, le booster est la logistique au dernier km avec de nombreux micro-entrepreneurs travaillant dans la livraison de colis et repas, et pour l’Energie, celui des implantations connectées des particuliers ou de structures fixes (éoliennes et solaires en particulier). Des activités qui, si elles apportent des compléments de revenus, ne sont pas toujours pérennes pour les premières et peu créatrices d’emplois pour les secondes. Sur la période 2012-2022, la région Hauts-de-France a su renouveler sa population entrepreneuriale. Il s’y est créé en moyenne 1,5 entreprise pour 1 disparition. La période de crise depuis 2020 n’a pas entamé ce dynamisme. Sur 12 mois glissants à fin mars 2022, il s’est créé sur la région près de 63 300 entreprises (+7,5%) pour 37 800 disparitions. Le nombre de ces dernières a cependant fortement augmenté (+54% sur un an). En effet, il reste difficile aux entreprises de s’ancrer durablement dans le paysage, en particulier pour les plus récentes, faute d’accès aux différentes aides de soutien à la crise Covid-19. Ces entreprises, de plus en plus affectées financièrement, ont ainsi décidé d’arrêter volontairement leurs activités plutôt que de faire face à une faillite.
Un nombre de défaillances orienté à la hausse
Sur 12 mois glissants à fin mars 2022, 5,5% des disparitions d’entreprise étaient le fait d’une liquidation judiciaire. Depuis 2012, cette sinistralité régionale est restée plus élevée que sur le plan national.
Après trois années consécutives de baisse liée en premier lieu à la conjoncture favorable de 2019 puis du « quoi qu’il en coûte » en 2020-2021, le nombre de défaillances (ouvertures de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire directe) repart à la hausse. L’arrêt progressif des aides, la conjoncture inflationniste et l’échéance des remboursements de prêts, ont désormais un effet plus létal sur les entreprises.
Dans les Hauts-de-France, sur 12 mois glissants à fin avril 2022, l’augmentation est de +16,5% contre +9,3% au plan national, soit la plus forte évolution enregistrée. Les procédures collectives des Hauts-de-France représentent 8,1% de la totalité des défaillances au plan national (6ème sur 13 régions). Le département du Nord (50% des défaillances de la région) est particulièrement affecté avec une augmentation de +25,2% du nombre de procédures. Pour l’heure dans les Hauts-de-France, seul le département de l’Oise résiste encore à la remontée du nombre de défaillances.
Un positionnement orienté vers l’international
Les Hauts-de-France bénéficient de nombreuses dessertes internationales : autoroutes (A1, A16, A29…), liaisons ferroviaires (TGV Lille-Paris et Eurotunnel) et maritimes : trois ports situés à Boulogne-sur-Mer (pêche), Calais (voyageurs et marchandises) et Dunkerque.
Quatrième région exportatrice de France (première dans le domaine agroalimentaire), elle se situe également au troisième rang pour les projets d’investissements étrangers sur son sol où sont déjà implantées 2 300 entreprises étrangères.
Parmi les secteurs d’activité dominants, citons bien entendu l’Agroalimentaire mais également l’Automobile, la Logistique, la Distribution, le E-commerce ou encore l’I.T. (Information Technology).
Sur cette dernière activité, nous citerons EuraTechnologies, incubateur et accélérateur de startups (présent sur quatre campus : Lille, Roubaix, Saint-Quentin et Willems), le pôle robotique de Saint-Quentin avec des entreprises locales spécialisées dans la robonumérique (un secteur économique en forte expansion et créateur d’emplois), et enfin le Hub de l’énergie à Amiens qui regroupe une trentaine de laboratoires et d’industriels français (qui œuvrent au développement des batteries de demain).
Rappelons également que le département du Nord est le berceau de nombreuses enseignes d’envergure internationale : AUCHAN (un acteur mondial de la distribution), LEROY MERLIN (pionnier du groupe ADEO, n° 1 européen sur le marché du bricolage), DECATHLON (sports et loisirs), TEREOS (groupe coopératif sucrier), ROQUETTE (fournisseur de produits pharmaceutiques et nutraceutiques), KIABI (vêtements et chaussures), ARC INTERNATIONAL (Arts de la table) ou encore LESAFFRE (acteur mondial de référence en fermentation de micro-organismes), pour n’en citer que quelques-uns…