Une conjoncture moins florissante
Selon l’agence d’information financière S&P Global, l’économie française a ralenti en août. Les activités de services et la production manufacturière reculent d’ailleurs pour le troisième mois consécutif. De son côté, la Banque de France signale une contraction saisonnière dans le Bâtiment.
En France, l’activité économique continue de résister 🇫🇷
— Banque de France (@banquedefrance) August 9, 2022
Selon les chefs d’entreprise interrogés :
- l’activité au mois de juillet est quasi-stable dans l’industrie 🏭
- progresse dans les services marchands 🤝
- mais se contracte dans le bâtiment 🛠️
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Si au second trimestre 2022, la Banque de France a confirmé 0,5 % de progression du PIB, elle est restée prudente pour le troisième trimestre dans un contexte incertain. Selon l’INSEE, l’inflation s’affichait à 5,8 % sur un an à fin août, avec des prix de l’Énergie à un niveau toujours élevé et une accélération de la hausse tarifaire des produits manufacturés, de l’alimentation et des services.
Redécouvrez notre série de vidéos réalisée avec @Datagora : 4 épisodes de 2’20 sur l’#inflation. https://t.co/FnIx6dWVh9
— Insee (@InseeFr) September 9, 2022
Un quart de défaillances en plus sur un an
Sur 12 mois glissants à fin août 2022, le nombre de défaillances (ouvertures de redressement judiciaire et liquidation judiciaire directe) progresse de 27 % et touche près de 34 900 entreprises en France métropolitaine. Le niveau est désormais supérieur à l’année 2020. De leur côté, le nombre de procédures de sauvegarde croît de 23 % avec près de 900 ouvertures, un niveau dorénavant proche de l’avant crise Covid-19. L’ensemble de ces procédures menace environ 154 000 postes salariés.
Sur les huit premiers mois de l’année 2022, le nombre de ces procédures (défaillances et sauvegardes) avoisine les 25 000. Une progression en nombre de 48,2 % par rapport à janvier-août 2021.
Les jeunes TPE au tapis
Structurellement, ces procédures collectives touchent essentiellement des sociétés commerciales (85 %). De plus, elles concernent majoritairement des entreprises de moins de 10 ans d’existence (64 % des défaillances et 52 % des sauvegardes). La plus forte évolution touche les entreprises de moins de 3 ans créées juste avant la crise Covid-19. Pour les redressements judiciaires et liquidations judiciaires directes, 90 % sont dans la catégorie des TPE et 69 % pour les sauvegardes.
Les Hauts-de-France en grande souffrance
Géographiquement en France métropolitaine, la majorité des procédures se concentre dans 4 régions : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, PACA et Nouvelle-Aquitaine. Sur les 12 derniers mois, trois régions souffrent particulièrement. La région des Hauts-de-France voit le nombre de ses redressements judiciaires et liquidations judiciaires directes progresser de 57 % sur an et le nombre de ses sauvegardes de 62 %. Le Centre-Val de Loire enregistre quant à lui + 41 % de défaillances et + 44 % de sauvegardes. Enfin, la Bretagne n’est également pas épargnée avec +39 % et + 49 % respectivement sur ces mêmes procédures.
La Distribution et les Biens de consommation touchés
D’un point de vue sectoriel, le BTP, les Services aux particuliers et aux entreprises cumulent 53 % des redressements judiciaires et des liquidations judiciaires directes, ainsi que 43 % des sauvegardes. Dans le contexte d’inflation et d’arbitrage de consommation des ménages, le secteur de la Distribution voit le nombre de ses défaillances croître de 42 % sur un an, celui des Biens de consommation de 36 % et celui des Biens d’équipements du foyer de 39 %.
Certains industriels souffrent également face à la flambée des prix des matières premières et de l’Energie. C’est en particulier le cas de l’Agroalimentaire, secteur pour lequel le nombre de redressements judiciaires et de liquidations judiciaires directes augmente de 49 % ; le nombre de sauvegardes quant à lui s’envole avec une augmentation de + 91 %.