41 500 procédures collectives attendues en métropole pour 2022
À fin novembre 2022 sur 12 mois glissants en France métropolitaine, le cumul des ouvertures de redressement judiciaire, liquidation judiciaire directe, procédure de sauvegarde et de traitement de sortie de crise s’élève à plus de 40 500 entités, soit une hausse de + 46 % sur un an. Le nombre de redressements et liquidations judiciaires a augmenté de + 46 % sur un an et celui des procédures de sauvegarde de + 37,5 %.
Sur les 11 premiers mois de 2022, avec près de 38 000 procédures, toutes natures confondues, la progression est de + 49,4 % par rapport à janvier/novembre 2021. La tendance mensuelle augure désormais 41 500 procédures collectives en année pleine.
Pour les redressements et liquidations judiciaires (39 300 procédures), nous restons pour l’heure toujours largement en deçà des chiffres d’avant crise, même constat pour les emplois menacés par une défaillance qui dépassent cependant les 125 000 postes salariés, soit + 59 % par rapport à 2021. Ce coût social alourdi s’explique par une augmentation significative des défaillances de PME sur un an (+ 59 %) et dans une moindre mesure (+ 12 %) des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI).
Pour les sauvegardes, la barre dépassée des 1000 procédures nous ramène désormais au niveau de 2018, touchant plus largement les PME et les ETI.
Services aux particuliers, Distribution et Agroalimentaire dans la tourmente
D’un point de vue sectoriel, les Services aux particuliers sont largement impactés avec une progression de + 84,6 % des défaillances sur un an, en particulier dans les activités du Tourisme (+ 90,5 %). Dans cette activité, les restaurants traditionnels et rapides, les débits de boissons ont quasi doublé le nombre de leurs défaillances d’entreprise par rapport à 2021. La même tendance touche les métiers de la coiffure, des soins de beauté et de l’entretien corporel.
Dans un contexte d’inflation, les dépenses des ménages ont été freinées sur ces besoins jugés non essentiels. Résultat, les entreprises sur ces activités déjà malmenées par la crise COVID, souvent endettées par des PGE, n’ont eu d’autres solutions que de déposer leur bilan. Dans l’Agroalimentaire, l’augmentation du nombre de défaillances est de + 85,2 %, touchant particulièrement les Boulangeries-pâtisseries, un comble alors que la baguette française vient d’entrer au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO.
L’explosion des coûts de l’énergie devient un casse-tête pour de nombreux professionnels dont les grands industriels. Pour exemple, le groupe Cofigeo, propriétaire des marques William Saurin, Garbit, Raynal et Roquelaure et Zapetti, annonce la mise à l’arrêt prochaine de quatre de ses huit usines en France à compter de janvier 2023, ce qui équivaut à 80 % de ses capacités, étant dans l’impossibilité de faire face à des coûts énergétiques multipliés par 10.
En bout de chaîne, le secteur de la Distribution souffre également (+ 68,4 % de défaillances) tant dans l’alimentaire (commerces d’alimentaire générale et boucheries) que dans le non-alimentaire (vépécistes). En région, la sinistralité progresse toujours significativement sur les régions Hauts-de-France (+ 75 %), Normandie (+ 59 %), Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie (+ 55 %).