Quelle situation à fin mai 2022 pour les procédures collectives ?
Des défaillances d’entreprise toujours plus nombreuses à fin mai 2022
Le nombre de défaillances d’entreprise (ouvertures de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire) augmente de 10 % sur 12 mois glissants à fin mai 2022, avec près de 31 600 procédures ouvertes — un nombre désormais supérieur à l’exercice 2020.
Sur les 5 premiers mois de 2022, la tendance est encore plus nette. La hausse est de 40,3 % par rapport à la même période 2021, avec plus de 3 000 défaillances recensées par mois. Si pour l’heure les chiffres restent divisés par trois par rapport au total de 2019, ce rythme mensuel projette un chiffre de 38 000 procédures pour l’année 2022.
Même constat pour les procédures de sauvegarde
Du côté des procédures de sauvegarde (809 ouvertures), la tendance est équivalente (+ 9,6 % sur 12 mois glissants à fin mai 2022) pour revenir au niveau de 2020.
Pour l’année 2022, l’évolution est orientée vers un millier de procédures sur 12 mois glissants, soit un retour aux niveaux de 2018/2019. Enfin la nouvelle procédure de sortie de crise reste toujours peu utilisée avec seulement 28 procédures sur les 5 premiers mois de l’année.
Quelle situation en région ?
Désormais, la quasi-totalité des régions métropolitaines subit cette remontée globale de
la sinistralité à l’exception de la Corse. La région des Hauts-de-France est la plus impactée avec une hausse de près d’un quart du nombre de ses redressements judiciaires et liquidations judiciaires directes.
Les régions Bourgogne-Franche-Comté (+ 20 %), Centre-Val de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes (+ 16 %) sont également en difficulté.
En cumul, Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et PACA-Région Sud représentent 47 % des défaillances métropolitaines.
Quelle situation pour les secteurs d’activité ?
Seuls cinq secteurs d’activité résistent peu ou prou à la hausse engagée du nombre de défaillances d’entreprise. Le secteur Habillement-Textile-Cuir enregistre même un recul de 10,6 % de ce nombre sur 12 mois ainsi que les Services collectifs (- 6,8 %).
À l’opposé, les secteurs les plus impactés sont Transports & Logistique (+ 23,7 %), Informatique & Électronique (+ 23,5 %), Agroalimentaire (+22,3 %) et Distribution (+ 21,2 %).
Ces secteurs sont touchés de plus ou moins près par la hausse des prix de l’énergie (gaz et carburants), le renchérissement du prix des matières premières agricoles et du conditionnement ainsi que des perturbations persistantes en termes d’approvisionnement.
France entière, 53,3 % des procédures collectives proviennent de trois secteurs d’activité : Bâtiment & Travaux Publics, Services aux particuliers et Services aux entreprises.