Un contexte économique encore loin de la relance espérée…
Au premier trimestre 2021, la conjoncture est restée déprimée avec, selon l’INSEE, un PIB en léger recul (-0,1 %) et un pouvoir d’achat des ménages en baisse de 1 %. Sur le deuxième trimestre 2021, le gain de PIB attendu par le Banque de France n’est que de 0,5 point.
Le dispositif du dernier déconfinement n’a commencé qu’à partir de mai (fin des limitations de déplacement, réouverture de commerces et lieux publics), puis plus largement en juin (réouverture des restaurants et fin du couvre-feu). Malgré tout, l’activité reste basse dans de nombreux secteurs, loin de la reprise nette de consommation espérée. Pour l’heure, les aménagements fiscaux et sociaux, ainsi que les aides financières ont été maintenus sous conditions. Par ailleurs, les entreprises à la trésorerie déjà éprouvées s’inquiètent d’un renchérissement du prix de matières premières qu’il leur sera difficile de répercuter sur les prix de vente.
Toujours en recul sur les 12 derniers mois
Dans ce contexte qui reste compliqué, l’évolution du nombre de procédures collectives est encore à la baisse à fin juin 2021 sur 12 mois glissants, avec -29 % pour les défaillances (redressements et liquidations judiciaires directes) soit 28 164 jugements, et -14,7 % pour les procédures de sauvegarde (739 jugements). Cependant, si l’on compare ces chiffres à à fin mars 2021 sur 12 mois glissants où le nombre de défaillances d’entreprise baissait de près de 43 % (26 700) et le nombre de procédure de sauvegarde de 23,4 % (713), nous pouvons constater une reprise progressive des jugements.
Parallèlement, les effectifs menacés par ces mêmes procédures restent orientés à la baisse, les redressements et liquidations judiciaires directes menaçant 86 270 postes et les sauvegardes 45 250. Dans les faits, la typologie des entreprises défaillantes revient à la normale, avec principalement des TPE (81,4 %), et des sociétés commerciales (81,4 %).
Toutefois, l’issue des défaillances reste toujours très défavorable : 78 % des jugements prononcés sur les 12 derniers mois ont été des liquidations judiciaires directes, contre 69 % en 2019 et 75 % en 2020.
Des restructurations en amont en attendant le rebond
Pour les plus grandes entreprises, c’est en amont que l’on constate les mesures engagées face à la conjoncture actuelle en vue d’éviter le crash. Depuis le début de la crise sanitaire, entre le 1er mars 2020 et le 24 mai 2021, la Dares a enregistré 1 041 plans de sauvegarde de l’emploi (plans sociaux), soit 112 700 ruptures de contrat de travail envisagées depuis le début de la crise.
Les plans sociaux prévus entre janvier et mai 2021 représentent 34 000 ruptures de contrat de travail, soit trois fois plus que sur la même période en 2020. Ces ruptures concernent pour près de la moitié des entreprises de 1 000 salariés et plus.
Les secteurs les plus impactés étant ceux de l’industrie manufacturière, du commerce et de la réparation automobile, du transport et de l’entreposage.
Des secteurs et des régions qui souffrent plus
Sur les 12 derniers mois donc (à fin juin), rien ne semble avoir changé : les trois grands bassins économiques métropolitains — Île-de-France, PACA et Auvergne-Rhône-Alpes — restent les principaux foyers de défaillances d’entreprise avec près de 49 % des redressements et liquidations judiciaires directes, ainsi que 46 % des procédures de sauvegarde.
Par secteur, 54 % des redressements et liquidations judiciaires directes sont comptabilisés dans le BTP et les Services aux entreprises ou aux particuliers, et 41,5 % pour les procédures de sauvegarde. Pour ces dernières, relevons sur 12 mois des progressions importantes dans certains secteurs comme les Biens d’équipements industriels (+ 80 %), l’Agroalimentaire (+ 66,7 %) ou les Médias et Loisirs (+ 60 %).
Au second trimestre 2021, comparé à celui de 2020, les secteurs et régions enregistrant une augmentation du nombre de défaillances d’entreprise sont désormais majoritaires.
Globalement, sur le second trimestre 2021, le nombre de défaillances augmente de 12 % par rapport à la même période en 2020. Le nombre de sauvegardes est, lui, en léger repli (-5 %).
Parmi les secteurs d’activité le plus touchés, le BTP où les défaillances progressent de 41,6 % sur le second trimestre 2021, les Moyens de transport (+ 44,4 %), l’Agriculture et pêche (+ 55 %), les Biens d’équipement industriels (+ 52,3 %). Concernant les régions, l’Île-de-France et PACA sont les plus impactées avec des hausses supérieures à 30 % sur le second trimestre 2021.
Le prochain trimestre devrait confirmer cette tendance, mais probablement avec une progression toujours limitée compte tenu de la période estivale impliquant la fermeture des greffes… Et en espérant que l’accalmie actuelle dans la pandémie perdure afin de ne pas obérer l’activité économique lors de la rentrée de septembre.