En 2023, les Départements et Régions d’Outre-Mer enregistrent la même tendance baissière qu’en métropole, avec une diminution de -5% du retard de paiement moyen (en jours), tous secteurs d’activité confondus. Si cette évolution va dans le bon sens, le nombre de jours de retard de paiement moyen demeure toutefois significatif dans les DROM avec 23,5 jours, contre 17,7 jours en métropole.
En analysant plus en détails, on remarque que les retards de paiement inférieurs à 30 jours sont majoritaires, soit 56% du total des paiements contre seulement 38% pour les entreprises de la métropole. Par ailleurs, les retards de paiement à 60 jours et plus (15%) sont presque aussi nombreux que les paiements à échéance (23%), contre respectivement 8% et 53% pour les entreprises de la métropole qui respectent majoritairement mieux le paiement à échéance.
Une conjoncture incertaine en 2024
L’année qui débute s’annonce préoccupante pour bon nombre d’entreprises impactées par une conjoncture incertaine, des risques géopolitiques omniprésents, ainsi qu’en France une inflation, qui, si elle ralentit, persiste toujours. Même si, globalement, les entreprises font preuve d’adaptabilité, les TPE demeurent très fragiles.
Parallèlement, les tensions au sein des PME, en proie au triptyque inflation, matières premières et énergie, demeurent importantes. De nombreux établissements se sentent ainsi actuellement menacés à court terme. Certaines entreprises tentent d’optimiser leurs économies d’énergie, alors que d’autres reportent des investissements nécessaires à leur développement… Souhaitons que, face à ces difficultés, la prolongation du délai de remboursement des prêts garantis par l’Etat (PGE), annoncée récemment, permette d’éviter une aggravation tant redoutée des défaillances.
Un dernier point, et non des moindres, pourrait assombrir un contexte international déjà incertain, et par ricochet, impacter le coût des importations de nos entreprises ainsi que les prix dans les magasins : les attaques en Mer Rouge contre les porte-containers. Afin d’éviter les dangers de cette zone, les exploitants reprendraient les routes historiques (en contournant l’Afrique par le Cap de Bonne Espérance). Cette route maritime représente une dizaine de jours de navigation en plus, générant des coûts plus élevés. Ces augmentations seront reportées sur le client final, le consommateur, qui arbitrera en conséquence.