A fin mai 2023, des prévisions économiques en France et dans l’UE qui interrogent
Un ralentissement du rythme de l’inflation est enregistré, avec notamment une moindre progression du prix de l’énergie et des produits alimentaires de base comme le blé, le maïs et le sucre. Selon la banque de France, le pic inflationniste devrait être atteint au 2ème trimestre 2023. Un atterrissage pour l’heure peu visible pour les consommateurs car les industriels et les distributeurs écoulent encore leurs stocks achetés et produits au prix fort.
In fine, si une baisse des prix à la consommation n’est pas encore à l’ordre du jour, des hausses moins fortes sont attendues dans les rayons. A moyen terme, les prévisions de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) français restent atones. Sur la zone euro, la révision du PIB pour le premier trimestre 2023 fait basculer la croissance à… -0,1%. Avec un deuxième trimestre de baisse d’affilée, la zone euro traverse donc techniquement une récession entamée en octobre 2022. L’Allemagne, locomotive de l’économie de la zone euro, voit son PIB reculer de -0,3% tandis que la France résiste avec +0,2%. Selon la Banque de France entre avril et juin 2023, le PIB ne progresserait que de 0,1% par rapport au premier trimestre. Autant dire une dynamique économique poussive où les stocks s’alourdissent face à l’atonie de la clientèle.
Le nombre de défaillances toujours à la hausse
Avec près de 46 500 ouvertures de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire directe à fin mai 2023 sur 12 mois glissants, la sinistralité est toujours en forte hausse (+47,7 % d’entités concernées sur un an). Si pour l’heure, le nombre de procédures collectives reste inférieur à celui de 2019, l’impact social se fait de plus en plus lourd avec près de 163 000 postes salariés menacés, soit un niveau supérieur d’avant crise et jamais atteint depuis 10 ans. Ce Cette situation est la résultante de la forte croissance du nombre de dépôts de bilan de PME (+66 %) et d’ETI (+ 43 %). A cela s’ajoutent les quelques 1 300 procédures de sauvegarde enregistrées sur les 12 derniers mois à fin mai 2023 (+47,2 %).
Boulangeries-pâtisseries, restaurants et commerces d’habillement en grande difficulté
Sous le prisme sectoriel, près de 54 % des défaillances sont portées par les activités de Bâtiment & Travaux Publics, Services aux particuliers et de Services aux Entreprises. Cependant, l’un des secteurs les plus impactés est celui de l’Agroalimentaire pour lequel le nombre de défaillances progresse de +76,7 % sur un an, essentiellement du fait des Boulangeries-pâtisseries (+80 %).
Les Services aux particuliers souffrent également avec une hausse de +67,4 % sur un an, notamment dans les activités du Tourisme (+75 %), avec de fortes hausses enregistrées dans les activités de la restauration traditionnelle ou rapide. Enfin, le secteur Textile-Habillement-cuir est lourdement impacté par l’évolution des modes et arbitrages de consommations avec une augmentation de +62 % du nombre de défaillances ; plus spécifiquement, le nombre de défaillances progresse de +79% dans le Commerce de détail en magasin spécialisé.
Nettes augmentations des procédures collectives en Occitanie, Bretagne, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine
A fin mai 2023 sur 12 mois glissants, les trois principaux bassins économiques métropolitains, Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et PACA, génèrent un peu moins de la moitié des défaillances métropolitaines (45 %). Ce ne sont pas pour autant dans ces régions que les augmentations sont les plus fortes. Ainsi, en Occitanie, le nombre de défaillances croît de +59 %. Sur la région, les activités de Services aux particuliers, Agroalimentaire et Transport et Logistique souffrent particulièrement.
La Bretagne avec un hausse de +54 % du nombre de défaillances est également davantage touchée. Pour cette région, ce sont les secteurs Agroalimentaire, Distribution, Biens de consommations et d’équipements du foyer qui sont affectés avec un doublement du nombre de procédures sur 12 mois glissants à fin mai 2023. En Centre-Val de Loire, le nombre de défaillances croît de près de +53 %, poussé par des hausses supérieures à +70 % dans les Services aux particuliers et les Services aux entreprises. Enfin, La Nouvelle-Aquitaine, avec +51,7 % du nombre de défaillances, est également particulièrement touchée ; les Services aux particuliers et l’Agroalimentaire y enregistrent des hausses du nombre de défailllances de +80%.