L’année 2024 marque une légère dégradation des comportements de paiement en France, avec une hausse moyenne de +0,45 % par rapport à 2023. Si certains secteurs améliorent leur gestion des paiements, d’autres peinent encore à respecter leurs engagements.

Des disparités entre secteurs d’activité

Les écarts restent significatifs entre les secteurs d’activité. La construction, longtemps en difficulté, enregistre une amélioration de -7,25 % sur son retard moyen. Toutefois, elle demeure le secteur le plus impacté, avec des délais dépassant 20 jours. À l’opposé, le commerce et la réparation automobile affichent les meilleurs délais, avec un retard moyen de 11,16 jours.

À l’inverse, certains secteurs voient leur situation se détériorer. L’hébergement-restauration (18,31 jours) et les services administratifs (19,32 jours) figurent parmi les plus mauvais élèves, traduisant des tensions de trésorerie persistantes.

Grandes entreprises, ETI, PME : des pratiques contrastées

Les grandes entreprises (GE) montrent une amélioration encourageante, bien qu’encore insuffisante. En revanche, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) accusent du retard dans l’adoption de bonnes pratiques, notamment en matière de digitalisation des paiements.

Les PME et TPE restent, quant à elles, les plus rigoureuses dans le respect des délais, mais leur fragilité financière les rend particulièrement vulnérables aux encours bloqués.

"En 2024, le retard moyen de paiement a augmenté de 0,45 % par rapport à 2023. Cependant, certains secteurs, comme la Construction, ont connu une amélioration avec une baisse de -7,25 %. Les Grandes Entreprises montrent des progrès en matière de délais, contrairement aux ETI, tandis que les TPE et PME, malgré leur respect des engagements, restent vulnérables. Dans un contexte économique incertain, les comportements de paiement risquent de se détériorer si les grands donneurs d’ordres ne renforcent pas leurs efforts."

— Mikaël Delaporte, Chargé de collecte de données chez Ellisphere

mickael delaporte

Le secteur public, mauvais élève des paiements

Un constat préoccupant émerge du secteur public, dont le retard de paiement moyen atteint 19,77 jours. S’il était intégré au comparatif sectoriel, il se classerait parmi les plus mauvais payeurs. Cette situation pousse de nombreuses entreprises privées à renoncer aux marchés publics, faute de garanties sur la ponctualité des règlements.

Cette problématique pourrait avoir des conséquences à l’échelle européenne : à l’image de la Belgique ou de l’Italie, la France risque d’être sanctionnée pour non-respect des directives sur les délais de paiement.

Perspectives et enjeux pour l’avenir

Alors que la facturation électronique pourrait constituer une solution pour accélérer les paiements, seules 5 % des ETI sont aujourd’hui prêtes à l’adopter. Dans ce contexte, les comportements de paiement pourraient continuer à se détériorer si les principaux donneurs d’ordres ne redoublent pas d’efforts.

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