Sur 12 mois glissants à fin juin 2024, l’Hexagone affiche une hausse de +25% du nombre de défaillances (ouvertures de redressement judiciaire et liquidations judiciaire directe) contre +35% sur 2023 et +48% sur 2022. Ces défaillances représentent 0,5% de la population entrepreneuriale métropolitaine. Les sociétés commerciales constituent comme à l’accoutumée la majorité des défaillances avec 85% du total. Sur cette catégorie d’entreprises, l’évolution des défaillances est la même que celle enregistrée sur l’ensemble des acteurs économiques. A l’instar des mois précédents, les entités créées après la pandémie du Covid-19 (18,7% des défaillances) enregistrent la plus forte hausse du nombre de défaillances avec près de +141%.
La tranche d’âge des entreprises de 5 à 10 ans (près de 19% des entités françaises) représente 30% de l’ensemble des défaillances métropolitaines. A l’opposé, les entreprises de plus de 20 ans, environ 29% des entreprises du territoire métropolitain, ne représentent que 11,5% des défaillances. En termes de tailles, les TPE qui représentent environ 57% des entreprises nationales, demeurent les plus fragiles. Elles regroupent 87,9% des défaillances métropolitaines (+17% sur les 12 derniers mois à fin juin 2024).
En région
Le trio de tête est occupé par les trois régions qui comptabilisent le plus d’entreprises, à savoir l’Île-deFrance (environ 22% des entreprises françaises) qui compte 24% des défaillances France entière. L’Auvergne-Rhône-Alpes (près de 13% des entreprises) enregistre 12,3% des défaillances. Et enfin Provence-Alpes-Côte d’Azur qui avec 10% des entreprises nationales regroupe 10,6% des défaillances en France métropolitaine.
Analyse sectorielle
Les trois secteurs d’activité les plus concernés en nombre par les défaillances demeurent le Bâtiment et Travaux publics avec 27,6%, les Services aux particuliers avec 18% et les Services aux entreprises avec 10,1%. Les évolutions haussières du nombre de défaillances sont néanmoins moins fortes à fin juin 2024 sur 12 mois glissants, en comparaison de celles enregistrées en 2022/2023.
Evolution des défaillances dans les départements et régions d’Outre-mer
A fin juin 2024, les départements et Régions d’Outre-mer enregistrent une hausse de près de 27% de leurs défaillances, contre 25% pour la métropole.
Comme pour l’hexagone, la croissance des défaillances est inférieure sur ces 12 derniers mois, contre +43,1% sur 2022/2023.
Les sociétés commerciales ne comptent que 80,7% des défaillances (85,7% en métropole), suivies des entreprises individuelles à hauteur de 14,1% (11%).
La population d’entreprises est également différente en termes de répartition d’âges. Les entreprises de moins de 3 ans ne représentent que 11,6% des défaillances (18% en métropole), la hausse sur cette tranche est cependant bien plus importante avec +214% (+140%).
Comme sur le territoire métropolitain, les plus anciennes sont les plus solides et ne comprennent que 14,8% des défaillances (augmentation de 13% à fin juin).
En matière de tailles, les TPE dénombrent la majorité des défaillances avec 83% (vs 88% en France). Les défaillances de cette population ont progressé de +19% (+17%).
Concernant la répartition sur le territoire, La Réunion (environ 33% du tissus) compte plus de la moitié des défaillances, viennent ensuite la Martinique avec 23,7% et la Guadeloupe 15,6%.
Les trois secteurs d’activité les plus touchés par les défaillances sont le « Bâtiment et Travaux publics » 30% des défaillances (27,6% en France), les « Services aux particuliers » 13,9% (18%) et « Services aux entreprises » 9,4% (10,1%). La progression des défaillances est également ralentie, avec respectivement +20,9% (+28,2% en 22/23), +17,4% (+74,2%) et +37,3% (+81,9%).
« Fait notable au 30 juin 2024, le nombre de défaillances continue de croître mais plus lentement. Les aides publiques et les PGE avaient placé sous perfusion notre économie. Toutefois, celle-ci continue d’évoluer dans un climat d’incertitude compte tenu de la situation politique au national ainsi que de l’omniprésence des risques géopolitiques... »
— Max Jammot, Responsable du pôle économique chez Ellisphere